Un hôpital juste derrière les lignes de front.

23 malades pour deux infirmières. Les temps sont durs. Cependant, quatre femmes et un jeune homme réunis par les hasards de la guerre vont fêter noël malgré le bruit du canon, les blessés de l’autre côté du mur. La vie est plus forte que tout. Alors, on mange, on boit, on se fait des cadeaux. On fume les dernières cigarettes et on chante. On se heurte : patriotisme ou pacifisme. Mais surtout, on espère. C’est la Der. C’est sûr ! C’est la der …

Premières représentations prévues
les 11 et 12 novembre 2017
à l’espace Carzou de Linas.

Les personnages (par ordre d’entrée en scène)

Melle Marguerite,infirmière chef : Chantal Fernandez
Suzy, infirmière d’origine modeste : Sandrine Vielle
Pierre , débile léger, fils d’Adrienne : Arthur Castille
Louise, aide-soignante d’origine bourgeoise : Marion Vanhove
Adrienne, comtesse : Anne-Rose Ciesco

Les chansons :

  • Le matin du grand soir ,chant anarchiste
  • La caissière du grand café (extrait)
  • La Madelon
  • Ah dis –moi tu ! (F.Mayol)
  • La Chanson de Craonne, chant pacifiste

La chanson de Craonne

Quand au bout d’huit jours, le r’pos terminé, On va r’prendre les tranchées,

Notre place est si utile Que sans nous on prend la pile.

Mais c’est bien fini, on en a assez, Personn’ ne veut plus marcher,

Et le coeur bien gros, comm’ dans un sanglot On dit adieu aux civ’lots.

Même sans tambour, même sans trompette, On s’en va là haut en baissant la tête.

{Refrain:}

Adieu la vie, adieu l’amour, Adieu toutes les femmes.

C’est bien fini, c’est pour toujours, De cette guerre infâme.

C’est à Craonne, sur le plateau, Qu’on doit laisser sa peau

Car nous sommes tous condamnés C’est nous les sacrifiés !

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance, Pourtant on a l’espérance

Que ce soir viendra la r’lève Que nous attendons sans trêve.

Soudain, dans la nuit et dans le silence, On voit quelqu’un qui s’avance,

C’est un officier de chasseurs à pied, Qui vient pour nous remplacer.

Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

{au Refrain}

C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards Tous ces gros qui font leur foire ;

Si pour eux la vie est rose, Pour nous c’est pas la mêm’ chose.

Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués, F’raient mieux d’monter aux tranchées

Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien, Nous autr’s, les pauvr’s purotins.

Tous les camarades sont enterrés là, Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là.

{au Refrain}

Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront, Car c’est pour eux qu’on crève.

Mais c’est fini, car les trouffions Vont tous se mettre en grève.

Ce s’ra votre tour, messieurs les gros, De monter sur l’plateau,

Car si vous voulez la guerre, Payez-la de votre peau !

 

L’auteur : DANY LAURENT

Auteur et comédienne. Elle écrit de nombreuses pièces et des livres pour la jeunesse. La pièce « Comme en 14 ! » a été écrite en 2003 et jouée de nombreuses fois. Ce spectacle a obtenu trois Molière en 2004 (meilleur spectacle de création française, meilleur spectacle du théâtre public et révélation théâtrale pour Marie Vincent).

Une pièce comme un devoir de mémoire

1917, à la veille de Noël, la Grande guerre et son cortège d’horreurs touchent à leur fin. La pièce s’ouvre sur l’intérieur d’un hôpital de fortune : une petite bonne femme s’y active, bientôt rejointe par ses collègues bénévoles. Ces femmes, courageuses, s’occupent des blessés, pansent les plaies, aident les chirurgiens, écoutent les malades, les distraient. Autant dire qu’il faut avoir le cœur bien accroché. Et pourtant, elles sont gaies, plaisantent, poussent la chansonnette, se maquillent, et font des projets. La guerre n’a pas entamé complètement leur envie de vivre. Au contraire, par défaut, elles ont pris la place des hommes et adopté leurs tics : elles fument, boivent et certaines participent même à la lutte dans l’ombre. Évidemment, dans ce contexte, les règles sont bouleversées, la société est bancale, ce qui leur permet de passer outre les convenances et les barrières sociales. La souffrance remet les compteurs à zéro et elles passeront le réveillon avec une aristocrate, venue assister à l’amputation de son fils…

Monter une pièce sur la guerre pour la dernière année de la célébration du centenaire de la grande guerre nous a semblé une évidence, un devoir même. Le texte de Dany Laurent , que nous avions déjà représenté en 2004 , parle de la guerre sans la montrer vraiment mais évoque des thèmes qui y sont liés : le manque de nouvelles des combattants, la vie d’un hôpital près du front, le mouvement pacifiste…
Des petits moments de vie, entre sourires et larmes, parce que la vie continue malgré la guerre et ses blessures….
Une pièce sur les rapports humains dans un environnement de femmes, parce que la guerre n’est pas qu’une question d’hommes, de soldats…

Une pièce pour se souvenir de ce que la guerre peut causer comme souffrances physiques et morales sans tomber dans le pathos ou la stricte pédagogie….

Un spectacle + une exposition

En partenariat avec l’association Patrimoine et Traditions de Linas, nous proposons, en plus de la pièce de théâtre « …. Comme en 14 ! », une exposition sur les poilus et la grande guerre et en première partie, une lecture de lettres de poilus par nos comédiens en costumes.